Le saviez-vous ? Le noyer est une espèce monoïque. C'est-à-dire qu'un même arbre porte à la fois les fleurs mâles et les fleurs femelles. Curieux, pas vrai ? Découvrez tout sur la noix du Périgord et sa botanique, de l'arbre au fruit.
La noix est un fruit comestible à coque. Elle est produite par les noyers, arbres du genre Juglans L., de la famille des Juglandacées. Outre le genre Juglans, la famille des Juglandacées regroupe les genres Carya (mot grec du noyer) : Pterocarya et Platycarya.
Prêt pour un point botanique sur la noix ?
La noyeraie française est constituée de variétés à fructification sur brindilles terminales, ou sur brindilles latérales.
1) Pour les variétés à fructification sur brindilles terminales (noix en bout de branche), certaines font partie des variétés traditionnelles, supports de l’AOP Noix du Périgord : Corne, Marbot, Grandjean, Franquette.
2) Variétés à fructification sur brindilles latérales (dont quelques variétés « nouvelles ») : Chandler, Lara, Fernor, Fernette, Ferjean, Ferouette, Feradam, Ferbel, Fertignac.
Ces dernières se différencient notamment par leur précocité de mise à fruit et leur productivité. Par rapport aux variétés traditionnelles de noix, plus rustiques, elles craignent davantage les zones gélives (variétés précoces), préfèrent les sols profonds et fertiles, et sont plus exigeantes en entretien.
Comme indiqué plus haut, le noyer est une espèce monoïque. C'est-à-dire qu'un même arbre porte les fleurs mâles et femelles. Les fleurs mâles sont appelées les chatons. Pendants et cylindriques, les chatons sont facilement reconnaissables, et naissent sur les pousses de l’année précédente. Les fleurs femelles, elles, se développent sur les pousses de l’année, au printemps. N’étant pas protégées, ces fleurs de noix craignent le froid : les gelées printanières peuvent les détruire annihilant ainsi les futures récoltes.
Les variétés de noyer, actuellement plantées en France, sont toutes protandres. C’est-à-dire que la période d’émission du pollen et la période de floraison femelle, ne se chevauchent que très peu de temps. Si les conditions climatiques ne sont pas favorables à ce moment-là (des pluies importantes, par exemple), l’autopollinisation risque de ne pas être suffisante. Ainsi, pour assurer un niveau de production satisfaisant, il est nécessaire d’implanter des pollinisateurs, malgré l'autopollinisation possible en noyer. Une fleur femelle fécondée donnera bien sûr une noix, dont l’enveloppe charnue verte est appelée le brou. C’est sous ce brou que se trouve la coquille renfermant le cerneau.
Le noyer a aussi son contingent de maladies et de ravageurs. La bactériose et l’anthracnose sont les maladies les plus courantes dont souffre le noyer, combattues par pulvérisation de cuivre. Pour prévenir, il est préférable de privilégier une stratégie de protection pluridisciplinaires. (Fiche CTIFL disponible sur http://www.noixsudouest.fr/fiches-techniques.php )En matière de ravageurs, s’est ajouté plus récemment au carpocapse (ver identique à celui de la pomme), la mouche du brou qui se caractérise par une attaque du brou de noix qui fait chuter le fruit.
La maîtrise du ravageur se traduit par un plan de surveillance et de suivi des vergers. L’utilisation de produits respectueux de la faune auxiliaire ou l’intervention par confusion sexuelle sont des recours de lutte. Les études prennent en compte différents axes pour faire face à ce nouveau ravageur. La stratégie de protection phytosanitaire du noyer s’inscrit naturellement dans les préoccupations agro-environnementales actuelles.
Côté production, la patience est de mise. En effet, un noyer, dans les variétés traditionnelles comme celles reconnues en AOP Noix du Périgord, commence à produire autour de 10 ans. Les noyers produisent en moyenne 3 tonnes par hectare. C’est âgé de 12 à 15 qu'ils sont en pleine production. En revanche, un noyer planté dure plusieurs générations. Oui, les noyers sont souvent centenaires !